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...autres voluptés sportives de Philippe DELERM

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Ce titre est incomplet, mais les meilleurs moments de ce livre n'étaient pas dans la tranchée d'Arenberg...Les voici :


You’ll never walk alone

Les Reds de Liverpool ont davantage que des supporters : des milliers d’officiants pour une messe en l’honneur du dieu Football, qui sublime toutes les cheminées d’usine, et les mélancolies poisseuses du chômage.

Dans les clubs anglais, les spectateurs sont tout près du jeu,au ras de la pelouse. On croit aux joueurs pour croire un peu en soi. Quand ça va mal, on chante : « you’ll never walk alone »


Ils connaissent le film

Ca n’a l’air de rien, mais ce n’est pas évident de descendre rapidement d’une chaise d’arbitre quand tout un central, quand toutes les cameras de la télévision se focalisent sur vous. Il faut se lever, se retourner, aborder les échelons sans se casser la figure. La silhouette a beau être déliée, elle fait contraste avec les chassés-glissés des virtuoses de la terre battue.


A la cinquante-sixième

Vite on apporte la civière. Et c’est là…Michel Platini, un peu voûté,a pris la main de Battiston, escorte la civière jusqu’à la ligne de touche. On voit qu’il parle à son coéquipier, on devine qu’il lui parle. « T’en fais pas, ça va aller », ou bien « Ce match, je te promets qu’on va le gagner ! »…

C’est un très joli soir d’été, un soir de chaleur, de vacances...

A la cinquante-sixième minute de la demi-finale Allemagne-France meurt la France de Poulidor, celle où le cœur bat plus fort pour celui qui perd en beauté.


Loulou dans la piscine

En 1990, le Racing, après prolongations, a eu le bon goût de se faire battre par Montpellier. Nicollin seul était conçu pour prononcer à la perfection « putain les mecs » attendu du dirigeant qui s’ébroue, ridicule et ravi, cheveux collants, costume dégoulinant, triomphant et résigné. On aura vu Loulou dans la piscine.


Le multiplex

Le multiplex, c’est comme un livre. On se la crée, cette petite pluie qui crachine sur Geoffroy-Guichard, cette moiteur maritime qui souffle sur La Beaujoire quand le correspondant garde l’antenne pour le corner.


Vikash un peu ailleurs

A Lyon, Paul Le Guen avait sous la main ce trésor fragile : la possibilité de faire jouer ensemble Carrière et Dhorasoo, le bonheur absolu de l’intelligence. Mais il a préféré des malabars et, bien sûr, au plan comptable,il n’aura pas eu tort.


Triomphe à l’ombre

Mais il y a ce moment, juste avant d’entrer dans le stade, le gagnant sait qu’il va gagner. Une zone d’ombre se dessine, tunnel anonyme sous les tribunes. Un arc de triomphe en béton brut de décoffrage. Au-delà, un haut rectangle de lumière éclabousse l’avvenir si proche, une rumeur encore imperceptible et dont il sait qu’elle va s’enfler, déferler dès qu’il apparaîtra.

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